Ou comment UNE rencontre change le court de la vie...
Je m'appelle Marie, je suis l'aînée d'une famille franco-italienne, j'ai 41 ans. Je suis maman d'un adolescent de 17 ans. Je me suis installée à Bègles depuis 2011 avec mon mari. La vie y suit son court avec les aléas que nous pouvons tous connaître...
C'est au cours de l'année 2015 que je suis devenue aidante auprès de ma mère... l'accompagner dans les tâches du quotidien, mettre en place des aides à son domicile, finaliser ses dossiers administratifs, suivre sa santé. La dépendance devenant de plus en plus importante, la distance plus lourde, il nous a fallu prendre la décision familiale de la placer en maison de retraite. Quelle responsabilité, quel choix, et avec eux, culpabilité qui ne me quittera que récemment. A son entrée dans cette structure, hormis l'organisation du déménagement expédié, la séparer de nombre de ses effets personnels, la confier à une institution a été un vrai crève-coeur à ma grande surprise.
Le long chemin de l'aidant commençait alors impactant ma vie personnelle de plein fouet comme celle de ma famille recomposée. A ma grande chance, l'EHPAD où vit ma mère fait parti d'un centre ressources bénéficiant de budgets à destination des aidants familiaux pour leur offrir un peu de répit. La sophrologie en groupe y était proposée. C'est donc en recherche de réponses à ma culpabilité que j'ai découvert cette pratique presque par hasard...si on pense qu'il existe...
En groupe, il m'a fallu apprendre à verbaliser mes émotions, à les formuler et à lâcher prise sur elles... en acceptant que finalement je n'ai pas à me sentir coupable.
J'ai continué à participer régulièrement aux séances de groupe tous les 15 jours, et j'ai ressenti un soulagement rapide et une bulle où je pouvais concentrer mes questions, ressentir du soutien, avancer dans ma nouvelle responsabilité envers mon parent, et apprendre à apprécier la nouvelle relation avec ma maman. Le chemin sera long et la pratique de la sophrologie m'aidera définitivement à évacuer la culpabilité qui me rongeait.
La sophrologie était devenue essentielle dans mon quotidien au delà de mon rôle d'aidant.
J'ai donc continué à pratiquer en groupe, avec plus au moins d'assiduité, tentant d'autres approches comme la méditation, la relaxation, le yoga... mais inexorablement tout me ramenait à la sophrologie...C'était plus fort, jusqu'au jour de l'évidence....
En 2016, je subissais une intervention chirurgicale à la suite de laquelle les récidives inflammatoires se succédèrent pour déclencher une forte poussée de spondylarthrite ankylosante en stade avancé. C'était moi qui ne pouvait plus avancer.
C'est dans cette même période que j'étais reçue dans un concours interne m'ouvrant les portes d'une Licence professionnelle RH pour un an à l'école IGS-RH Paris 10°....mon corps était en train de me lâcher alors que mon esprit quant à lui était au maximum de ses capacités!
Que faire, comment croire en moi pour aller au bout des sélection? Il restait encore des barrages, des épreuves, 800 candidats, 25 places... La sophrologie et le coaching, voilà la clef de ma réussite. En janvier 2018, j'intégrais la 2 ème promotion de BACHELOR CARH, non sans fierté! Les épreuves physiques, morales et intellectuelles allaient se succéder durant toute cette année 2018, riche en émotions. La sophrologie accompagnait chaque doute, chaque partiel, chaque oral, couronnés de plus en plus de succès. La confiance grandissait en moi pour y germer et arriver à son paroxysme le 4 décembre 2018, jour de ma soutenance. Après 12 mois d'un travail acharné, régulier, de remises en causes, de séances de coaching hebdomadaires et de sophrologie, je finissais avec la meilleure note de la promo et les félicitations du jury!
Je reveins à Bordeaux, promue dans un nouveau poste de manager RH, à la tête d'une équipe de plusieurs collaborateurs. La maladie quant à elle n'avait pris aucun repos, plus active que jamais, elle me clouait dans un fauteuil roulant...pour quelques mois...La sophrologie sera encore là pour passer cette épreuve, sans doute une des plus difficiles de mon existence. Perdant ma motricité, je perdais ma liberté et avec elle une partie de moi...jamais je n'aurais pensé pouvoir l'accepter...mais après tout j'étais en vie!
Jours après jours, rééducations après rééducations, tentatives en tout genre de recommencer à vivre "normalement", je me suis résignée à accepter, et j'ai décidé d'arrêter de travailler pour m'occuper d'elle, ma maladie. Toi Spondy...
J'ai appris à l'écouter, à m'écouter. J'ai accepté de la comprendre, je lui ai fais une place. Elle est devenue moins agressive, je suis devenue moins combative, ainsi nous nous sommes apprivoisées. La sophrologie en filigrane de ce long travail d'acceptation vers la résilience....
Et par le plus grand des hasards, encore lui, c'est lors d'une séance de groupe, toujours à l'EHPAD de ma maman, que survint l'évidence: pendant un exercice de sophro-visualisation, pas de douleur, aucune tension, comme en lévitation au dessus de mon corps! Quel bonheur de vivre cela, je pouvais enfin revivre normalement!!!! J'ai compris à cet instant de quoi sera fait mon avenir professionnel: Je serai sophrologue.
Avec mon projet comme objectif obsessionnel, je démarrais une formation certifiée au RNCP de Sophrologue à l'IFS Aliotta en septembre 2019 et quittais mon poste de RH au sein de SNCF Réseau.
En 2020, j'ouvrais les portes de mon propre cabinet SophrOz'Conseils comme sophrologue certifiée au statut de profession libérale, chez moi.
Libre, fière, forte de mon parcours, j'accompagne aujourd'hui des personnes sur le chemin de la résilience, modestement heureuse de pouvoir offrir ce cadeau à chaque personne qui pousse la porte de mon cabinet pour y trouver sa propre harmonie.
Le doute et la peur m'ont définitivement quittés grâce à toi: SOPHROLOGIE.